L’adoration Eucharistique en 5 points

L’adoration eucharistique, Comment bien vivre ce temps d’adoration ? Que dire ? Que faire ? Quelle est la juste attitude ?

Premièrement, l’adoration eucharistique prolonge en nous l’action de l’eucharistie reçue dans l’hostie consacrée. Le corps du Christ agit en nous, ne lui résistons pas.

À genoux ou assis, je prends conscience de ce don immense. Comme à Zachée, j’entends Jésus me dire : « descends vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison ». Alors je commence par descendre dans mon coeur. Rien à dire. Juste accueillir. C’est à travers moi aujourd’hui que Jésus veut se manifester. L’adoration eucharistique nous aide à prendre conscience que nous devenons ce que nous avons
reçu : membre du corps du Christ.

Deuxièmement, se rendre réellement présent à la présence réelle. Dans l’hostie consacré exposé, la foi catholique reconnaît la présence réelle du Christ. À mon tour de me rendre réellement présent à cette présence réelle et d’adorer les mains ouvertes individuellement ou collectivement, avec des chants en silence. Celui qui a donné sa vie pour nous hier sur la croix est présent à chaque eucharistie dans sa parole, dans l’Assemblée réunie en son nom et dans le pain partagé.

Troisièmement, Comme Marthe et Marie. En silence devant lui, je suis à la fois Marthe et Marie. Marthe avec mes préoccupations qui m’éloignent de lui, mais que je dépose à ses pieds chaque fois qu’elle me distrait de sa présence. Et Marie tout écoute au pied du maître qui goûte simplement cette proximité avec lui, s’en émerveille et se nourrit de son enseignement en méditant sa parole. Une phrase de
l’Évangile du jour, un verset de psaume, un texte de l’écriture qui me touche où me résiste.

Quatrièmement, coeur à coeur, seul à seul avec Jésus. Les yeux clos, coeur à coeur avec Jésus, il ne s’agit pas de fuir le monde ou les autres, mais de les y rejoindre. Une adoration devant le Saint Sacrement qui nous isolerait des autres et nous couperait du monde manquerait son but. C’était pour mieux remplir sa mission que Jésus se retirait seul dans la montagne pour prier. C’est pour mieux accomplir la nôtre que nous avons besoin de ce temps d’adoration.

Cinquièmement, disciple missionnaire ragaillardi. Alors oui, l’adoration eucharistique, prolongement en nous de l’eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, nous rassemble toujours davantage « par l’esprit Saint, en un seul corps, pour devenir dans le Christ une vivante offrande à la louange de la gloire du père » (prière eucharistique IV).

Régénérer, revigorer, nous ressortons disciple, missionnaire, ragaillardis. Et toute notre vie devient peu à peu davantage eucharistique.

Frère Philippe Jeannin OP