Lourdes 2022 : un pèlerinage diocésain vivifiant ! 110 malades, 381 hospitaliers, 250 pèlerins, 7 prêtres, 7 diacres, 6 médecins, une trentaine de jeunes venus dans le cadre de leurs études… plus de 800 participants répartis dans une douzaine de cars ont bravé la chaleur caniculaire en ce mois de mai pour visiter Notre-Dame et marcher sur les pas de la petite Bernadette. Du lundi 16 mai au dimanche 22, un programme dense a permis à chacun d’approfondir sa relation à la Vierge : procession mariale aux bougies, spectacle de Bernadette, onction des malades, engagement des hospitaliers, geste de l’eau, confessions, messes, chapelet… et bien sûr le passage à la grotte.

François Labédie, directeur diocésain du service des pèlerinages, raconte : « Le diocèse de Vannes est connu, au sanctuaire, pour être parmi les plus importants pèlerinages français en terme de nombre de participants. Avant la crise sanitaire, nous étions plus de 1000 ! C’est une grosse organisation, qui nécessite beaucoup de travail en amont, mais quelle joie de permettre aux pèlerins de venir. Nous sommes récompensés par les remerciements et les témoignages. »

Monseigneur Centène accompagne habituellement ce pèlerinage, mais ayant été retenu cette année dans le diocèse, c’est le père Ivan Brient, vicaire général, qui a assuré l’animation spirituelle. « C’est la première fois pour moi, je suis très marqué par l’ambiance. Malgré la diversité des participants, on sent fortement l’Église du diocèse, l’Église morbihannaise : le drapeau breton est présent, on chante les cantiques bretons, et il y a même une bombarde ! »

« Voici la demeure de Dieu parmi les hommes »

L’Église morbihannaise – universelle –  est « demeure de Dieu parmi les hommes », à l’image de Marie : le thème du pèlerinage et les catéchèses du père Ivan ont aidé les pèlerins à en prendre conscience. « La demeure de Dieu parmi les hommes » explique le père, « c’est le temple de Jérusalem, c’est le Verbe fait chair, Jésus, c’est aussi Notre-Dame qui a accueilli le Christ en Elle, c’est le corps du Christ, présence visible de Dieu sur Terre, enfin, c’est le peuple de Dieu, l’Eglise : cela nous engage à être le reflet de Celui qui habite en nous. Une véritable démarche de conversion, pour revenir chez nous en laissant transparaître Jésus. »

Aider les autres, dans le dénuement

Une conversion déjà effective ici pour beaucoup : c’est le cas d’Amélie, 30 ans, médecin, participant depuis 4 ans au pèlerinage. Avec ses 5 autres collègues, internes, en activité ou à la retraite, elle partage la responsabilité de la centaine de malades présents, aux pathologies plus ou moins lourdes. « J’aide les malades, et je fais en sorte qu’ils puissent rester au maximum avec nous, qu’ils puissent en profiter sans avoir peur d’un souci de santé. Venir dans ce cadre pour moi c’est aussi revenir à l’essence de ce qu’est la médecine, au serment d’Hypocrate, qui est d’aider les autres, dans le dénuement, puisqu’ici nous sommes bénévoles. Cela m’apporte beaucoup : le sourire des malades, l’entente avec les hospitaliers, les rencontres … Je repars ressourcée pour ma vie professionnelle et personnelle. Je reviendrai l’année prochaine si je peux ! »

S’engager à servir… seul ou en couple

Ludovic Lenormand, 46 ans, président de l’hospitalité d’Arvor, a été élu en octobre dernier à ce poste : « je connais bien l’hospitalité puisque chaque année depuis l’âge de 18 ans je viens à Lourdes en tant qu’hospitalier. Je n’ai pas manqué une seule fois. » Cette année, 22 hospitaliers ont fait leur engagement au cours de la messe d’envoi. Celui-ci a lieu à l’issue de la quatrième participation au pèlerinage, par ceux qui le souhaitent. Ils ont ainsi reçu l’insigne, béni par le célébrant, et le brassard, remis par le président.  

.

.

 

Le foulard des hospitalières, qui a remplacé le voile de l’ancienne tenue.

 

Alain, 65 ans, est l’un de ceux qui se sont engagés. Ancien infirmier, il témoigne : « c’était pour moi dans la continuité de mon métier de rendre service. On est hospitalier parce qu’on aime les gens, pour leur permettre de profiter de cette semaine. On reçoit aussi beaucoup, même si on s’en rend compte parfois plus tard ! Et puis revenir à Lourdes me permet d’avoir moins de doutes dans ma foi. »      

 

Odile, 76 ans, est hospitalière avec son mari depuis 17 ans. « J’aime le contact avec les personnes de tout milieu, de tous âges, des personnes qui ont des parcours de vie parfois très compliqués. On voit qu’ils sont heureux avec nous, on leur apporte quelque chose. » «  Et je crois que, le faire ensemble avec mon mari, ça a contribué à fortifier notre couple ».

S’engager … en famille

Victoria, 24 ans, aide-soignante, vient à Lourdes depuis ses… 9 mois ! C’est sa première année en tant qu’hospitalière : « cela me permet d’être dans la continuité de ma formation, et d’apporter un peu de joie de vivre aux malades. » Avec sa sœur Marie-Rose, 22 ans, et leur frère Yaël, 18 ans, ils sont revenus chaque année grâce à leurs parents engagés dans l’hospitalité.  « C’est très intense, j’aime accompagner les personnes, et en plus cela donne de l’expérience pour mon métier dans la rééducation » explique Marie-Rose, qui, elle, revient pour la deuxième fois en tant qu’hospitalière. Yaël, le petit frère, raconte à son tour : « J’avais un mois et demi à mon premier séjour ici ! Ca me plaisait beaucoup de revenir chaque année, depuis que je suis tout-petit. J’aime le contact avec les personnes et j’aime aider. Nos parents se sont connus à Lourdes et sont revenus chaque année. Cette année ils n’ont pas pu être présents à cause de leur travail, mais nous sommes fiers de reprendre le flambeau. »

S’ouvrir au service… volontaire et professionnel

24 élèves de seconde du lycée Latouche de Ploërmel en filière « service aux personnes » (SAPAT : Service Aux Personnes et Aux Territoires), ont choisi de venir ici en stage professionnel auprès des personnes en accueil. « Mais ils sont là aussi pour vivre une aventure humaine, communautaire », explique leur professeur responsable, Gaëlle, 37 ans. « J’accompagne les jeunes depuis trois ans sur ce pèlerinage, car j’aime beaucoup vivre cette expérience avec eux, on peut les voir sous un autre regard. Et j’aime Lourdes, c’est un lieu qui m’apporte la paix. » William, 16 ans est venu pour découvrir le sanctuaire : « ça créé des liens avec les hospitaliers et les personnes accueillies, on peut partager leurs expériences, on apprend beaucoup de choses ! Et puis on peut avoir des moments personnels, ça me touche. »  

         

9 élèves aide-soignantes de l’IFAS de Malestroit (Institut de Formation d’Aide-Soignants), encadrée par sœur Laure, sont venues en stage : « Ce que nous trouvons très beau », explique sœur Laure, « c’est cette solidarité entre les hospitaliers, les malades et les pèlerins. » « C’est aussi de voir ces jeunes qui ne connaissent pas forcément Lourdes et qui découvrent une manière de prier en Eglise, avec cet aspect international de la foi chrétienne. » Cassandra, élève, est ravie de son pèlerinage. « Les lieux sont très beaux et très grands. J’ai beaucoup aimé le spectacle de Bernadette, j’ai trouvé ça touchant. » Pauline vient pour la 2ème fois en tant que soignante. « On est beaucoup dans le relationnel avec les malades et les hospitaliers. On crée de vrais liens. J’ai particulièrement aimé la procession mariale, qui réunit tout le monde et permet à chacun de prier pour tous ceux que l’on veut. »

Le groupe de l’IFAS de Malestroit emmené par soeur Laure

Accueillir les grâces de la Providence

Arnaud et Pamela sont pèlerins « venus à Lourdes par un concours de circonstances ». Converti avant ses lourds problèmes de santé survenus il y a un an, Arnaud confie un jour de décembre 2021, comme à toutes les saintes figures qu’il rencontre au hasard de ses visites dans les lieux saints, sa vie et ses douleurs au bienheureux Pierre-René Rogues, dans la chapelle qui lui est dédié dans la cathédrale de Vannes. « J’ai alors été véritablement baigné de lumière, il y en avait partout autour de moi dans la chapelle ! C’était une grâce que je n’avais jamais reçu dans ma vie. Le lendemain, toutes mes douleurs ont disparu, je n’ai plus besoin de prendre mes médicaments anti-douleur. »

Arnaud et Pamela

Depuis, Arnaud se remet petit à petit de ses opérations, et retourne prier le bienheureux le plus souvent possible. Il a témoigné plusieurs fois de sa grâce au presbytère de la cathédrale. C’est là qu’une dame a proposé à Arnaud et son épouse de leur offrir le pèlerinage à Lourdes ! Pamela, son épouse depuis 4 ans, est mexicaine, en France depuis plus de 3 ans. Non baptisée, elle est touchée par les offices religieux de Lourdes. « C’est une expérience merveilleuse d’être ici, c’est énorme, il y a beaucoup de monde. Ca m’encourage à me faire baptiser.» «Ca renforce notre couple », continue Arnaud. « On a eu des moments difficiles ». « Le fait de venir à Lourdes est un avant-goût du paradis, les anges gardiens veillent sur nous. Je peux accepter ma maladie plus facilement, et je peux bénéficier d’un accompagnement très humain et très chrétien que je n’avais pas auparavant. » « De voir que tout le monde aime, c’est merveilleux » ajoute Pamela. Arnaud a écrit une prière venue au fond de son cœur, avant la messe d’anniversaire de la béatification du bienheureux P.R. Rogues, quelques jours avant le pèlerinage :

Partager la confiance

Bernadette, 89 ans, vient depuis 1955 en pèlerinage à Lourdes. Elle y a participé plus de quarante fois. La toute première fois, elle est venue parce qu’elle avait gagné le voyage à la kermesse de son village !

« Les épreuves ne m’ont pas épargnée, j’ai perdu mon mari il y a 37 ans, un fils qui s’est tué en voiture il y a 26 ans… Marie et sainte Bernadette, ce sont elles qui m’ont fait tenir. » Et puis Bernadette confie se sentir proche de sa petite sainte patronne : « comme elle, on était assez pauvre dans ma famille. A 13 ans il fallait travailler, elle a servi dans les cafés, moi j’ai tenu un commerce, … » Généreuse, l’aïeule veut partager : « j’ai bien donné 50 coups de téléphone pour que les gens viennent au pèlerinage, croyants ou non croyants, car personne ne repart de Lourdes sans rien. Cette année je n’ai amené que 25 pèlerins. On sent que les gens sont contents. » Bernadette travaille pour le Bon Dieu « et la Vierge Marie, notre maman ». « Mais quand on part en mission il ne faut pas s’arrêter là, Lourdes c’est toute l’année ». C’est sûr, elle sera là l’année prochaine ! Dans le car de retour, on parle déjà des inscriptions pour le pèlerinage 2023…

Nous venons vers toi : Vierge Immaculée

R. Nous venons encor du pays d’Arvor. Où le sol est dur, où le coeur est fort. Fiers de notre foi, notre seul trésor. Nous venons du pays d’Arvor.

  1. Voici la Bretagne qui nous accompagne Jusqu’à ces montagnes, nous venons vers toi.
  2. Sur cette colline, Marie apparut Au front qu’elle incline, rendons le salut.
  3. Fleur de Massabielle, Source de merveilles Vierge sans pareille, nous venons vers toi.
  4. Pour la sainte Eglise, que rien ne divise l’unité promise Nous venons vers toi.
  5. Pour qu’en toi la France, malgré ses errances Garde l’espérance, nous venons vers toi.
  6. Ta voix maternelle dit : «Venez ici» Le peuple fidèle répond : «Nous voici»
  7. Pour que ta tendresse calme nos détresses Lourds de nos faiblesses, nous venons vers toi.
  8. Comme l’eau du Gave, que la grâce passe en nos âmes lasses, nous venons vers toi.
  9. Ta voix maternelle vers Dieu nous rappelle Pour rester fidèles, nous venons vers toi.
  10. Reçois la prière de tes pèlerins Montre-toi leur mère, de tous, fais des saints

Galerie de photos